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Dépoussiérer les classiques









DEPOUSSIERER LES CLASSIQUES : expression vitale du théâtre


Dès la seconde moitié du vingtième siècle, un vent de liberté s’empare des théâtres. Pas une brise légère ni un doux zéphyr, qui n’aurait pu suffire disait Georges, non un vrai coup de vent qui fait reculer l’indécis, frémir l’audacieux et tressaillir le marin. Qui sculpte. Qui défait. Qui arrache et remodèle. Qui signe de son aérienne fureur son empreinte farouche sur les éléments.


Celui-là souffle sur les plateaux, s’engouffre dans les oripeaux, fait craquer les charpentes, battre les lourds rideaux pourpres et élimés, agite leurs pompeux pompons, gonfle les voiles de ces vaisseaux de l’éphémère mais surtout suffoque les tragédiens addicts du classicisme. Les agenouille. Exsangues et apnéiques.


Voici l’aube du renouveau de la mise en scène.


Ils s’appellent Planchon, Vitez, Vilar… Ils relisent Molière, Racine, Corneille, Shakespeare. Travestissent leurs Sganarelle, leurs Cléante, leurs Philinte, leurs Andromaque, leurs Brutus ou leurs Junon. Ils leur donnent des airs, un phrasé moderne, les plantent au milieu de décors décalés. Tartuffe dans le Bronx. Rodrigue en plein vingtième siècle. Roméo et Juliette sur le parking désaffecté d’un centre commercial délabré. Tout est possible.


Ils dépoussièrent les classiques.


Au risque… Non avec le dessein de déstabiliser.


N’est-ce pas là le but majeur de l’artiste ?


Provoquer. Choquer. Emouvoir. Interroger.


Affronter tel Hercule son hydre de Lerne de la pensée unique et collective, l’art prêt à porter. Convenu et consensuel.


Alors dépoussiérons. Revisitons. Acceptons d’ouvrir nos esprits.


La poussière ne redoute pas le grain.

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